Corée du sud

A Séoul, il y a bien sûr la cathédrale mais aussi deux lieux saints catholiques : Jeoldusan et Saenamteo.

Cathédrale de Séoul

Elle a été conçue par un père des Missions Etrangères de Paris (MEP) en 1898 et est "dédiée" à Notre-Dame de Lourdes qui a une grande importance pour les catholiques de Corée du Sud.

La crypte renferme les reliques de 9 martyrs (les 5 premiers ci-dessous sont canonisés) :

- 7 exécutés à Saenamteo en 1839 dont les 3 pères MEP canonisés en 1984 : Mgr Imbert, le père Maubant et le père Chastan (cf Saenamteo) ainsi que 4 coréens dont 2 inconnus.

- 2 pères MEP exécutés en 1866 (Jean Antoine Pourthié et Michel Petitnicolas).

Jeoldusan, la "colline de la décapitation"

Après l'intervention des forces navales françaises en 1866 en réponse au massacre de 9 missionnaires français (dont 7 seront canonisés) sur les 12 présents en Corée, le régent coréen met en place une grande persécution des chrétiens dixit : "ayant embrassé la nouvelle religion des démons occidentaux".

Les écrits font état de 29 victimes dont 5 inconnues décapitées à cet endroit avant que leurs corps et têtes ne soient jetés à la mer pour qu'ils ne puissent pas être récupérés par les chrétiens. Il y en aurait eu beaucoup plus (alors sans nom de famille)... La crypte de la basilique contient des reliques de martyrs, dont plusieurs canonisés par le Pape Jean-Paul II en 1984.

NB : il s'agit de martyrs de la persécution de 1866 (pas forcément à Jeodulsan)...

Cf liens internet : www.jeoldusan.or.kr et www.visitkorea.or.kr

Saenamteo

C'était un ancien camp militaire qui servait de lieu d'exécution des opposants sous la dynastie Joseon. C'est aussi le lieu de martyr de plusieurs chrétiens dont des pères MEP mais aussi le premier père en Corée envoyé par les Chinois à la demande des fidèles coréens (un chinois : père Chu Moon Mo) en 1801, le premier père coréen St-André Kim Taegon en 1846 (canonisés par le Pape Jean-Paul II en 1984 avec 102 autres martyrs).
Plusieurs pères des MEP y ont été exécutés parmis lesquels 2 évêques et 5 pères MEP (3 en 1839 et 4 en 1866) ont été canonisés en 1984. Les martyrs de 1839 : Mgr Imbert (2ème évêque de Corée), le père Maubant et le père Chastan étaient les premiers missionnaires MEP en Corée (comme plus tard, pour Mgr Daveluy - Cf Galmaemot-, ils s'étaient rendus pour éviter un massacre).
La basilique est, ce qui est peu courant, construite dans le style coréen.

Des reliques de 9 Saints sont présentes dans la crypte dont 8 ont été exécutés à Saenamteo : les 3 missionnaires français suppliciés en 1839, 4 missionnaires suppliciés en 1866 ainsi que le père André Kim Taegon. Le 9ème Saint est un coréen laïc martyrisé en 1866 à la porte sud de Séoul.

Rm 1 : des reliques de Mgr Imbert, du père Chastan et du père Maubant sont aussi présentes dans la crypte de la cathédrale de Myong Dong.

Rm 2 : Les MEP sont désignées par le Pape pour répondre à la demande que les fidèles coréens lui ont adressée pour avoir des prêtres (en 1811 et 1825). L'évêque Barthélémy Bruguière (alors au Siam) est alors nommé 1er évêque de Corée mais meurt en route avant d'atteindre la Corée. Les premiers missionnaires à arriver en Corée sont dans l'ordre le père Maubant, le père Chastan et Mgr Imbert.

C'est le lieu de naissance de l'Eglise catholique en Corée en 1779. Cinq coréens s'étaient retirés dans la colline de Chon Jin Am pour faire une recherche spirituelle. Ils découvrirent la chrétienneté par des écrits du Jésuite Mateo Ricci en provenance de Chine et adhérèrent à la foi catholique. L'un d'eux alla en Chine pour rencontrer des pères catholiques et y être baptisé. Les tombes de ces cinq premiers catholiques sont présentes sur le site.

Rm : la foi catholique était déjà subrepticement apparue en Corée lors de l'invasion japonaise de 1592 (plusieurs prisonniers coréens en contact avec des japonais convertis s'étaient convertis à leur tour), mais elle disparue avec la défaite du Japon (les prisonniers n'ayant pas été relachés, ils ont du aller eux aussi au Japon). Pendant la présence japonaise, un jésuite missionnaire était même présent sur le sol coréen pour donner l'eucharistie aux soldats japonais catholiques. Mais il ne fut pas en contact avec les autochtones et dut repartir avec les troupes japonaises.
Ainsi on peut dire que l'Eglise de Corée est née d'elle même, sans l'intervention de missionnaires. Ces derniers ont d'ailleurs été sollicités par les coréens eux-même qui avaient besoin de prêtres pour vivre leur foi.

Un projet d'envergure devant s'étaler sur 100 ans prévoit la construction d'une immense basilique...

Il s'y trouve un lieu dédié à la Vierge Marie et au Sacré Coeur Miséricordieux de Jésus (qui apparut à la soeur polonaise Sainte-Faustine dans les années '70). Fait remarquable, il y a un chapelet de la Divine Miséricorde géant et un chapelet du rosaire géant. On se sent bien dans ce lieu propice au recueillement (même en hiver).

C'est le lieu où se trouve la tombe du premier prêtre coréen St-André Kim Taegon et de l'évêque l'ayant ordonné : Mgr Ferreol.

C'est le lieu où se trouvait le premier séminaire (clandestin) de Corée.

C'est le lieu de martyr de plusieurs chrétiens dont 1 évêque et 2 pères MEP lors de la persécution de 1866 : Mgr Daveluy, le père Luc Huin et le père Pierre Aumaître qui s'étaient rendus pensant éviter, à tort, un massacre de laïcs catholiques. Deux collaborateurs coréens se livrèrent avec eux et furent aussi martyrisés. Ils ont tous les cinq été canonisés en 1984 par le Pape Jean-Paul II lors de la canonisation de 103 martyrs de Corée.

C'est le lieu où le premier prêtre coréen, St-André Kim Taegon a débarqué à son retour en Corée, accompagné de Mgr Ferréol et Mgr Daveluy (évêque co-adjuteur).

Le premier prêtre coréen St-André Kim Taegon a été formé en Chine. Au moment de son retour en Corée, il a d'abord fait escale à l'île de Jeju-do, à Yongsu, avant de reprendre son voyage maritime pour débarquer ensuite à Nabawi. Il y a un mémorial à Yongsu avec une reconstitution de son "esquif" : le Raphaël.

Ci-dessous, un reliquaire et un tableau représente les martyrs de Corée canonisés en 1984 par le Pape Jean-Paul II avec au centre St-André Kim Taegon.