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Titi ninja au Japon

Japon

Himeji[Unesco]

Les deux grandes visites à faire à Himeji sont le château, classé à l'Unesco, et tout proche, les jardins de Koko-en. On peut laisser ses bagages dans une consigne de la gare JR, située à environ 20 mn à pied du château et des jardins. Attention risques de travaux de rénovation de 2010 à 2014 (avec échafaudages apparents)...

Château d'Himeji

A l'extérieur

Château d'Himeji

Ce château médiéval, surnommé "le héron blanc", est classé à l'Unesco et est un très bon exemple de l'architecture des châteaux japonais. C'est aussi l'un des plus beaux voire le plus beau château du Japon. Construit en 1346, il prit sa forme actuelle entre 1601 et 1609.


Le donjon est l'élément central du château, entouré de douves. Parfois, pour tromper l'ennemi, des donjons étaient construits pour faire croire à un nombre d'étages inférieur à ceux existant réellement. Ainsi la tour du château d'Himeji semble avoir 5 étages mais en a en réalité 6 plus une cave. On peut trouver un petit autel shintô au sommet du donjon. Les meurtrières pouvaient avoir des formes géométriques différentes. Les murs, en forme d'éventail, rendaient leur escalade (en cas d'attaque) plus difficile. De plus les passages étroits et tortueux devaient faciliter la défense des lieux. Les toits sont décorés avec le shachi, un animal fabuleux qui devait protéger des incendies et des mauvais esprits (à voir dans la galerie).


En faisant le tour du château, on arrive à un puit auquel est associée une légende de yurei ("esprit évanescent" autrement dit un fantôme) : une servante nommée Okiku surpris un complot visant à assassiner son maître. Elle parvint à le faire échouer et à sauver son maître mais les instigateurs arrivèrent ensuite à la faire accuser faussement d'un vol important. Elle fut alors torturée à mort puis son corps fut jeté dans un puit. Ses pleurs hanteraient encore le château...

A l'intérieur

Armures de samouraïs

A l'intérieur du château, on peut voir entre autres un portrait du moine Daruma (cf page Tokyo - Temple Senso-ji), divers objets et des armures de samouraïs.


Les samouraïs étaient des guerriers rattachés à un daimyo (seigneur, rattaché lui-même à un shogun) ou shogun (grand chef militaire). Ils apparurent au XIIème siècle et ne disparurent qu'en 1878 car tant que le Japon était fermé sur lui-même il pouvait s'offrir "le luxe" de dédaigner le développement des armes à feu, pourtant apportées par les portugais à la fin du XVIème siècle (mais imprécises et ne pouvant perforer une armure renforcée). L'unification du pays sous l'Ere Momoyama vers le début du XVIIème siècle ne contribua d'ailleurs pas au développement des armes à feu et le "prestige" du sabre prévalait (en Europe, la chevalerie a disparu avec le perfectionnement des armes à feu). Leur code était basé sur le bushido et il devait fidélité à leur maître. Un samouraï qui quittait son seigneur ou perdait son seigneur (décès) ou encore se comportait mal au combat devenait ronin. Il arrivait cependant qu'un samouraï choisisse de devenir ronin pendant un an pour se confronter à une vie de vagabondage avant de revenir servir son maître. Il pouvait le faire jusqu'à sept fois suivant le proverbe "tomber sept fois et se relever huit". Mais les ronins étaient généralement mal considérés par les autres samouraïs dans une société très hiérarchisée bien que les basses classes les respectaient tout en les craignant. Il arrivait que des ronins, de leur propre chef ou mercenaires de villageois se battaient contre des samouraïs qui tyrannisaient des villages. Des ronins pouvaient aussi devenir fermiers ou prêtres. Malgré tout il était peu enviable d'être ronin et ce terme est encore utilisé au Japon pour désigner un étudiant qui échoue son examen d'entrée à l'université ou un chômeur... Une histoire célèbre au Japon est celle des "47 ronins". Elle raconte que des samouraïs devenus ronins après la condamnation de leur daimyo au seppuku (suicide rituel connu aussi sous le nom inapproprié de harakiri) à cause d'un incident avec un officiel décidèrent de le venger en tuant l'officiel et furent ensuite eux-mêmes condamnés au seppuku... Leurs tombes sont au temple Sengaku-ji de Tokyo.


Le film "les 7 samouraïs" d'Akira Kurosawa (1954) a inspiré John Sturges qui en fait un remake américain, "les 7 mercenaires" en 1960.


Les armures des guerriers (puis des samouraïs), gusokus ou yorois, étaient à la fois légères et résistantes. Elles évoluèrent depuis le IVème siècle pour devenir complètes vers l'an 800. Le plastron et les protège-épaules sont composés de lamelles de fer laquées accrochées par des cordons en soie. Le protège-cou également en fer servait à protéger de la décapitation. Le masque en fer laqué (mempo) que le samouraï portait servait à la fois à impressionner l'ennemi et à protéger le visage (en pouvant briser la pointe d'une flèche par exemple). Le casque à visière (kabuto) protégeait le haut de la tête et le cou. Le casque portait l'emblème de la famille du samouraï (kamon) soit sur le devant, soit sur les ailettes latérales, et pouvait être décoré d'un maedate. Le maedate de l'armure de droite sur la photo est un kuwagata (qui veut dire lucane en japonais), grandes cornes en métal, réservé au samouraï de haut rang. Les samouraïs portaient deux sabres à la hanche, le katana et le wakizashi (sabre plus court que le katana qui servait pour les combats dans les lieux clos ou avec peu d'espace). Ils portaient habituellement un pantalon large plissé : le hakama qu'ils enserraient par des jambières lorsqu'ils mettaient leur armure.


Le katana (euh,... c'est mieux de dire nippontô !) est le célèbre sabre japonais, d'une qualité exceptionnelle.

Jardins de koko-en

Les jardins de koko-en, situés à proximité du château, sont des jardins typiques du style japonais, soit une recréation en "miniature" de paysages. L'eau y est un élément incontournable car elle a un rôle de purification dans le shintoïsme. Il y a également, comme souvent dans les jardins, un pavillon pour la cérémonie du thé.


Koï sanke

Dans les bassins on peut voir plusieurs koï (ou nishigoi, la carpe japonaise). Cette carpe, originaire des mers Noire, Caspienne, d'Aral et d'Azov, a été apportées en Chine puis au Japon où, au XVIème siècle, elle est introduite dans les rizières de la région de Niigata. Au XIXème siècle, plusieurs croisements leur donnent de nouvelles colorations. Les plus belles variétés sont présentes au Japon et peuvent atteindre des prix très élevés (jusqu'à plusieurs milliers d'euros). En plus d'avoir de jolies couleurs, les koï peuvent aussi venir se nourrir dans la main et se laisser caresser. Pour les japonais, elle est symbole de courage et persévérance car c'est un poisson qui peut remonter le cours d'une rivière et même une cascade... C'est aussi un symbole de longévité car elle peut vivre plusieurs dizaines d'années. Selon une légende chinoise, un koï du fleuve jaune qui remontait le courant s'envola dans le ciel pour se transformer en dragon. Cette légende serait à l'origine de la tradition japonaise d'attacher des manches à air en forme de koï en haut d'une perche en bambou lors de la fête des enfants "kodomo no hi" : celle du haut (noire) représente le père, la seconde (rouge) représente la mère et les suivantes représentent les enfants.


Ci-contre, un lien vers un site traitant des koïs : "le koï nishikigoi".