Languedoc-Roussillon

L'abbaye de style roman catalan date du Xème siècle et accueillait des moines bénédictins. Elle avait été financée par un comte qui voulait expier un meurtre commis sous la colère. Pour pallier le manque de relique, celles de Saint-Gaudérique avaient été volées par les moines à Toulouse. Ce "procédé" pour se procurer des reliques, source de rayonnement d'une abbaye, était parfois employé par des moines (il y en a un autre exemple à Conques). Aujourd'hui les reliques sont à Perpignan. L'abbaye a été restaurée au début du XXème siècle après le saccage qui suivi son abandon en 1783. Elle est habitée par une communauté religieuse et la visite se fait en silence (hors commentaires du guide).

Du parking, il faut compter 45 mn pour accéder à l'abbaye qui est isolée à 1055 m sur un éperon rocheux !

Attention ! la pente est vraiment très forte et des personnes pourraient avoir besoin de bien plus de 45 mn pour arriver au sommet... A noter qu'il est possible de louer un 4x4 au village voisin. Heureusement la visite récompense des efforts consentis (dernière entrée à 17h en été).

Un petit chemin qui monte puis bifurque vers la droite permet d'admirer une magnifique vue sur l'ensemble de l'abbaye nichée dans la montagne. Il ne faut pas compter plus de 5 mn et des panneaux "danger" rappellent d'être vigilant. On distingue parfaitement le clocher tour et le cloître.

Près de l'entrée, on passe devant une statue de Saint-Martin de Tours qui a donné son nom au site.

L'église a été construite sur deux niveaux :

- la crypte, qui comprend des piliers épais dont on a découvert qu'ils emmuraient des colonnes et chapiteaux. Les plus proches de l'autel ont été dégagés.

- et l'église haute.

Du cloître, on a une jolie vue sur la montagne environnante mais à l'origine cette vue était murée car le cloître devait rester un lieu spirituel de passage et de méditation vers Dieu. Pour cela, il respecte une symbolique :

- la seule ouverte est orientée vers le ciel.

- le jardin central fait référence au jardin d'Eden de la Genèse (soit le commencement ou l'alpha) et sa forme carrée est celle de la Jérusalem céleste évoquée dans l'Apocalypse (soit la fin ou l'oméga).

Une partie des chapiteaux, pillés après l'abandon de l'abbaye et sous la révolution, a été rendue par les habitants des villages des alentours, mais ils n'ont pas forcément retrouvé leur place d'origine.

Leur symbolique est multiple. L'un représente des scènes sous l'empereur romain Constantin (le premier empereur converti à la religion chrétienne), un autre l'ermite Saint-Antoine le Grand "père des moines", un troisième Salomé dansant devant Hérode. Ce dernier se serait exilé en Catalogne selon un écrit juif du IIème siècle...

Des petits trous dans les chapiteaux servaient à y insérer des boules de plomb qui brillaient le soir sous la lueur des torches.

Le pic du Canigou est le sommet emblématique du pays Catalan Français.

Villefranche-de-conflens 

Le village de Villefranche-de-conflens est classé parmi "les plus beaux villages de France" pour ses fortifications qui datent du moyen-âge.

Son église possède un joli portail et à l'intérieur on découvre entre autres une statue de Notre-Dame des sept douleurs.

Le fort Libéria surplombe le village et a été construit par Vauban au XVIIème siècle pour renforcer les défenses du village. Il se visite et un tunnel le relie au village.

Autres

Il y a d'autres villages classés "plus beaux villages de France" dans les environs comme Eus  construit sur une butte mais que je n'ai aperçu que du bord de la route.

On peut aussi passer devant les "orgues" d'Ille-sur-Têt. Il s'agit de falaises de sable aggloméré qui ont été érodées par l'eau et ont pris la forme de cheminées.

Il n'est pas certain que ces formes soient encore présentes dans plusieurs dizaines d'années car l'érosion fait toujours son oeuvre... et assez rapidement.

Photo sous licence GNU - wikimedia commons - Ancalagon

Les visites touristiques ne manquent pas (abbayes et châteaux principalement). Il y a aussi le musée de Tautavel connu pour son homme Préhistorique.