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Titi avec béret en Languedoc-Roussillon (France)

Languedoc-Roussillon

Villes et villages de Lozère

La Lozère est un département qui correspond à peu près au Gévaudan d'avant la Révolution française. La partie sud du département fait partie des Cévennes avec le Mont Lozère comme point culminant.

Dans cette page, je fais une présentation des deux plus grandes villes lozériennes : Mende et Marvejols, et je parle aussi de Châteauneuf-de-Randon, village d'un peu moins de 600 habitants. Je poursuis ensuite la visite du département avec la page suivante "Paysages de Lozère".

Mende

Mende est la préfecture de la Lozère et c'est la plus petite préfecture de France en nombre d'habitants (12 285 hab. en 2009). Mais attention, située sur l'axe Lyon/Toulouse et Clermont-Ferrand/Nîmes, il y a beaucoup de passage et de circulation...

Cathédrale Notre-Dame-et-Saint-Privat

C'est le Pape Urbain V, lui-même lozérien, qui fait construire la cathédrale dès 1368 mais elle ne sera achévée qu'en 1467.

C'est en 1362 que Guillaume Grimoard, né à Grizac, est élu Pape alors qu'il était simplement prêtre. Il a donc d'abord été consacré évêque avant de devenir officiellement Pape sous le nom d'Urbain V. Il est alors le sixième Pape à séjourner à Avignon. Il décède en 1370.


Depuis 1305 et le règne de Philippe IV, les Papes séjournaient au palais des Papes d'Avignon, ville vassale du Saint-Siège. Six Papes officiels s'y succèdent jusqu'en 1378 et le grand Schisme d'Occident. Dès lors la papauté retourne à Rome, mais deux Papes seront encore élus à Avignon. Ces deux Papes (Clément VII et Benoît XIII) sont considérés comme des antipapes par l'église catholique.


Une statue du Pape Urbain V est présente devant la cathédrale.

Cathédrale de Mende Statue du Pape Urbain V

Dans la cathédrale gothique, on peut voir des tapisseries d'Aubusson (ville de la Creuse) du XVIIIème siècle qui retracent la vie de la Vierge. Ci-dessous l'Annonciation avec l'apparition de l'Ange Gabriel à Marie.

Tapisserie d'Aubusson - Annonciation

Dans l'une des chapelles, on peut voir la Vierge noire en bois d'olivier. Elle est mentionnée depuis le milieu du XIIIème siècle et aurait été ramenée d'Orient lors d'une croisade. Elle a été sauvée deux fois de la destruction, d'abord en 1579 lors du pillage des huguenots, puis en 1793 lors des destructions perpetrées par des révolutionnaires, mais l'Enfant qu'elle portait a été perdu. Des reliques ont été placées entre ses épaules comprenant selon un inventaire canonique de 1857 : des cheveux et morceaux de vêtements de la Vierge, des fragments du tombeau de la Vierge, des fragments de la vraie-croix, des reliques de Saint-Pierre, Saint-André, Saint-Paul, Saint-Martial, Saint-Denis, Saint-Jacques...

Vierge noire de Mende

La cathédrale possédait la plus grosse cloche au monde en 1521. Elle était appelée la "non pareille" et était entendue à 16 km à la ronde mais elle a été détruite pendant les guerres de religion et il n'en reste que le battant. La cathédrale elle-même a été détruite en grande partie pendant les guerres de religion et a du être reconstruite.

En face de l'entrée latérale sud, on peut voir un buste de Jean-Antoine Chaptal, chimiste et homme politique du XVIII-XIXème siècle d'origine lozérienne.

Ermitage Saint-Privat

Du grand parking qui jouxte l'office du tourisme de Mende, on peut se rendre sur le chemin de croix tout proche qui mène à l'ermitage de Saint-Privat sur le Mont Mimat.

Mende - Chemin de Croix de l'ermitage de Saint-Privat Chapelle du chemin de croix de l'ermitage de Saint-Privat

Saint-Privat est le grand Saint de Lozère. Les circonstances de se mort sont relatées par Grégoire de Tours dans son Histoire des Francs. Vers l'an 258, les Alamans qui dévastaient la contrée dont Javols buttaient sur la résistance de la forteresse de Grèzes à Mende. Ils mirent alors la main sur Saint-Privat, l'évêque de Mende, qui s'était retiré dans une grotte du Mont Mimat. Ils l'obligèrent à demander la redition des assiégés mais devant son refus le martyrisèrent. Il succomba sans avoir cédé aux demandes de ses bourreaux et les Alamans durent finalement lever le siège.


La grotte du Mont Mimat est devenue un pélerinage depuis le XIIème siècle et des guérisons sont attribuées au Saint. Ce pélerinage était encore très suivi au début du XXème siècle. A noter qu'il y a en fait deux grottes naturelles en hauteur auxquelles on accède par un escalier (fermé hors évènements), et une grotte artificielle en bas.

Mende - Ermitage du Mont Mimat Mende - Chapelle du Mont Mimat

Une fois arrivé à l'ermitage, on peut continuer à monter au sommet où se trouve une grande croix illuminée la nuit. On traverse une belle futaie (arbres issus de graines) de pins noirs. Au printemps, on respire aussi l'odeur des genêts omniprésents, comme partout en Lozère d'ailleurs. Je conseille même de se rendre en lozère au printemps pour bénéficier de ce "spectacle".

Genêts de Lozère

Futaie de pins noirs du mont Mimat Mende - Croix du mont Mimat

Du sommet, on a une très belle vue sur Mende et ses environs.

Lavoir de la calquière

C'est un ancien lavoir qui était utilisé par les tanneurs qui nettoyaient leurs peaux avec de la chaux. Au XVIème siècle, les trois corporations les plus représentées à Mende étaient les tisserands, les tailleurs de pierre et les tanneurs.

Lavoir de la calquière

Divers

A un rond-point en allant en direction de Florac, on peut voir cette maquette de maison lozérienne typique avec son toit en lauzes courbé.

Maquette de maison lozérienne

Les fermes de Lozère avaient autrefois un toit à la Philibert Delorme, avec une charpente en forme de vaisseau renversé recouverte de lauzes de schiste, ce qui améliorait à la fois la résistance de sa structure et l'évacuation de la neige.

Sur la maquette, le faitage est en lauzes croisées, comme c'est souvent le cas dans les Cévennes, la Margeride ou l'Aubrac. Les lauzes du dernier rang au dessus du toit sont imbriquées les unes dans les autres. A noter qu'on trouve aussi des faitages à plats au Mont Lozère.


A l'opposé, à l'entrée de Mende par la route venant de Badaroux, on croise une grande scierie. Ce n'est en effet pas le bois qui manque en Lozère. Ce sont d'ailleurs sans doute tous ces arbres qui, prenant le gaz carbonique et donnant de l'oxygène, contribuent à faire le bon air de Lozère, avec bien sûr l'absence de pollution.

Scierie près de Mende

Marvejols

La ville dont la spécialité culinaire est les tripoux a gardé un cachet médiéval, à commencer par sa porte Chanelle.

Porte de Chanelle de Marvejols

Fontaine à Marvejols

Une statue nous rappelle la terrible histoire du loup du Gévaudan.

Statue du loup du Gévaudan de Marvejols

Le loup du Gévaudan, ou peut-être plutôt la bête du Gévaudan, a terrorisé la région des Cévennes au XVIIIè siècle sous le règne de Louis XV. La première victime est retrouvée en juin 1764. A partir de cette date et malgré les nombreuses battues, l'ampleur des personnes retrouvées dévorées ou uniquement tuées (principalement des femmes et des enfants) a obligé le roi à intervenir en dépêchant le meilleur de ses louvetiers. Ce dernier tua un énorme loup qu'il ramena à Versailles pensant qu'il s'agissait de la bête recherchée. Mais ce n'était pas le cas et les méfaits continuaient. La description faite de la bête par les survivants ne semble pas vraiment décrire un loup car elle était basse sur les pattes avant et des ricanements s'échappaient de sa gueule. Des chasseurs l'auraient même vu se relever d'un coup de fusil... C'est finalement en juin 1767 qu'un chasseur local, Jean Chastel, tua la bête à l'aide de balles bénites. Au total, il y aura eu 104 tuées pour plus de 150 attaques.

La lumière n'a jamais été faite sur cette histoire où toutes les hypothèses ont été émises. Parmi celles-ci, citons les suivantes :

- il y aurait eu une meute de loups.

- le loup aurait été une bête exotique (hyène ?) qui aurait été ramenée puis abandonnée en France.

- il s'agirait ni plus ni moins d'un loup-garou.

- ce serait l'agissement d'un pervers qui aurait pu dresser une bête en parallèle de ses méfaits. Jean Chastel est même le premier soupçonné...

Châteauneuf-de-Randon

C'est un village proche du lieu où le comte Du Guesclin a trouvé la mort en buvant de l'eau trop fraîche d'une fontaine. Ce dernier, connétable de France au XIVème siècle, s'est illustré dans la lutte contre les Anglais : il était spécialiste des guet-apens et a précédé Jeanne d'Arc.

Une statue de Du Guesclin est présente au centre de la place du village et il y a également un petit musée et les ruines d'une vieille tour appelée la tour des Anglais.

Statue de Du Guesclin

A l'extérieur du village, on peut trouver un cénotaphe avec gisant de Du Guesclin. Le tombeau est présent dans l'église Saint-Denis en périphérie de Paris. Une grille le protège et empêche de faire une photo d'ensemble. Je mets donc des photos "anciennes"...

Cénotaphe de Du Guesclin

Gisant de Du Guesclin