Languedoc-Roussillon
Pays Cathare![[+]](/images/icone-etoile.png)
La doctrine religieuse du catharisme s'était répandue dans le sud de la France (principalement l'est des Pyrénées) au XIIème siècle. Elle prêchait le retour à la pureté originelle du christianisme en se détachant du matérialisme, assimilé au mal. Cette doctrine puisait ses sources dans le manichéisme né au IIIème siècle en Iran et qui scindait le monde en deux parties : le bien (Dieu et la lumière) et le mal (la matière et les ténèbres). Le manichéisme était presque éteint au XIIème siècle mais une de ses formes subsistait en Italie du Nord et arriva dans le Midi de la France par l'intermédiaire de marchands et d'étudiants qui revenaient d'Italie où ils s'y étaient convertis. Les adeptes de cette nouvelle religion ont été appelés cathares, du grec catharos qui veut dire pur. Ils refusaient tout symbolisme dont celui de la croix du Christ pour ne pas adorer d'"images" à la place de Dieu. Les parfaits étaient l'équivalent des prêtres. Ils menaient une vie austère dans le plus grand détachement des biens matériels et ils pouvaient donner le consolament qui était le baptême spirituel cathare permettant au croyant de devenir "parfait". Le consolament pouvait aussi être donné aux mourrants pour la rémission de leurs péchés. C'était dans ce cas un baptême des Consolés.
Le Pape Innocent III commanda une croisade (1209-1244) pour mettre fin à l'hérésie cathare. Elle prit le nom de croisade des Albigeois car Albi était la principale ville cathare.
Une cité cathare très connue est Carcassonne. Les ruines des châteaux cathares plus enfoncés dans les corbières peuvent également se découvrir et c'est aussi l'occasion de visiter les alentours dont les gorges de Galamus ou, plus au sud, la Catalogne française.
Sur la route, on retrouve des noms connus : Limoux pour son mousseux (la blanquette de Limoux) et Cucugnan pour son vin.
Cité de Carcassonne ![[Unesco]](/images/unesco-logo.gif)
Classée à l'Unesco, la cité médiévale de Carcassonne (XIIIème siècle) est un fleuron des monuments français avec la tour Eiffel, les châteaux de la Loire et le Mont Saint-Michel.
Les remparts d'aujourd'hui datent de la restauration apportée par Viollet-le-Duc au XIXème siècle.
Défendue par une double enceinte impressionnante, la cité de Carcassonne, réputée imprenable, n'a jamais été conquise. En effet, pendant la croisade des Albigeois, la cité ne s'est rendue qu'après avoir subi un long siège. Elle possède 52 tours et barbacanes. Les barbacanes sont des fortifications couvrant une porte. L'espace entre deux enceintes est appelé lice et l'on pouvait y organiser des tournois. D'où l'expression "entrer en lice". A noter que lice est un terme signifiant plus généralement "barrière".
On entre à pied dans la cité en franchissant la porte Narbonnaise, elle-même précédée d'une barbacane
On peut déambuler dans les rues où les nombreux magasins font la joie des touristes.
Les points forts de la visite sont le château comtal (forteresse dans la forteresse) avec ses mâchicoulis et la basilique Saint-Nazaire et Saint-Celse, en style roman avec des parties gothiques, restaurée par Viollet-le-Duc (à voir : gargouilles à l'extérieur, vitraux et statues à l'intérieur). On peut aussi visiter les remparts.
En été, de la première semaine complète de juillet à la dernière semaine complète d'août, il faut absolument assister au grand tournoi de chevalerie. La mise en scène est impeccable et le scénario nous plonge au coeur de l'épopée Cathare. J'ai beaucoup apprécié ! Il y a aussi un spectacle son et lumière en soirée lors des semaines qui encadrent la mi-août.
En avant pour la joute !
Et si besoin, on engage le combat à pied...
En dehors de la cité, on peut aussi se balader dans l'ancienne bastide et remarquer près du pont cette façade de maison en trompe l'oeil (Rm : deux volets sont réels).
Il y a aussi le canal du midi qui traverse la ville.
Châteaux cathares
Les cinq filles de Carcassonne étaient des citadelles cathares situées à la frontière avec l'Aragon pour assurer une ligne de défense : Aguilar, Quéribus, Peyrepertuse, Termes et Puilaurens.
Peyrepertuse
Peyrepertuse, la citadelle du vertige, bâtie au XIème siècle à 800 m sur un aplomb rocheux en est le meilleur exemple.
Seules les ruines sont visibles aujourd'hui mais le cadre des corbières les rend charmantes.
Quéribus
Bâtie à 728 m sur un piton rocheux, Quéribus (près de Cucugnan) est l'un des symboles de la résistance cathare lors de la croisade albigeoise. Située non loin de Peyrepertuse, elle a été la dernière place forte à se rendre (après Montségur) en 1255.
Gorges de Galamus
Près de Saint-Paul de Fenouillet et dans un relief karstique, les gorges de Galamus sont très étroites et profondes. C'est un site impressionnant.
La route d'accès est en corniche et à une voie avec des aires de croisement. Le stationnement y est interdit : il faut poursuivre jusqu'au parking.
Un ermitage y a été créé, sans doute au VIIème siècle, mais les historiens estiment que des hommes pouvaient déjà vivre en ces lieux isolés bien avant...
Des panneaux explicatifs décrivent la vie du Saint-Patron des ermites, Saint-Antoine le Grand qui vécut au IIIème siècle en Egypte et se retira 40 ans dans le désert près de Thèbes (c'est ce que l'on a appelé la retraite des Thébaïdes). Tenté par le diable, il ne succomba pas et su préférer le bien. Il est représenté avec un cochon domestiqué qui est le symbole du mal vaincu.
En 1792, les habitants de Saint-Paul de Fenouillet, touchés par la suette (épidémie de gangrène qui peut entraîner la mort), font une demande de protection à Saint-Antoine de Galamus. Aussitôt, le miracle se produit et l'épidémie stoppe ! Depuis, le site de Galamus est considéré comme sacré.
Autres visites
L'abbaye cistercienne de Fontfroide était un bastion catholique lors de la croisade contre les Cathares.