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Titi avec béret en Rhône-Alpes (France)

Rhône-Alpes

La Salette

C'est par la route Napoléon (prudence si l'on emprunte la rampe de Laffrey), près de Corps, que l'on peut atteindre le petit village de La Salette, au-dessus duquel se dresse, à 1757 m d'altitude, le sanctuaire du pèlerinage à la vierge Marie, Notre-Dame réconciliatrice des pécheurs.

De Corps, la route en lacets monte de plus de 800 m sur environ 14 km... Le site est ouvert de fin mars à début novembre.

La Salette

C'est en 1846 que la vierge apparaît à deux enfants originaires de Corps : Maximin Giraud, 11 ans, et Mélanie Calvat, 14 ans, qui gardaient leurs troupeaux.

La "belle dame", comme l'appelleront d'abord les enfants, apparaît toute en lumière dans des habits de la région. La lumière de son front étincelle comme un diadème et elle porte une couronne de roses. Une lourde chaîne pend à ses épaules et elle porte autour du cou une autre chaîne plus fine à laquelle est accroché un crucifix avec d'un côté un marteau et de l'autre des tenailles.

Des statues marquent l'emplacement de l'apparition.

Statue de Notre-Dame de la Salette Croix

La Sainte-Vierge ne cesse de pleurer pendant tout le temps de son apparition et la délivrance de son message.


La Sainte Vierge commence à s'adresser en Français :


"Avancez, mes enfants, n'ayez pas peur, je suis ici pour vous conter une grande nouvelle !"

"Si mon peuple ne veut pas se soumettre, je suis forcée de laisser aller le bras de mon Fils. Il est si fort et si pesant que je ne puis le MAINTENIR."

"Depuis le temps que je souffre pour vous !"

"Si je veux que mon Fils ne vous abandonne pas, je suis chargée de le prier sans cesse, pour vous autres, vous n'en faites pas cas. Vous aurez beau prier, beau faire, jamais vous ne pourrez récompenser la peine que j'ai prise pour vous."

"Je vous ai donné six jours pour travailler, je me suis réservé le septième, et on ne veut pas me l'accorder ! C'est ça qui appesantit tant le bras de mon fils."

"Et aussi, ceux qui mènent les charrettes ne savent pas jurer sans mettre le nom de mon fils au milieu. Ce sont les deux choses qui appesantissent tant le bras de mon fils."

"Si la récolte se gâte ce n'est rien que pour vous autres. Je vous l'avais fait voir l'an passé par les pommes de terre : et vous n'en avez pas fait cas ! Au contraire, quand vous en trouviez de gâtées, vous juriez, et vous y mettiez le nom de mon fils au milieu. Elles vont continuer, et cette année, pour la Noël, il n'y en aura plus."


Devant l'incompréhension du mot "pomme de terre" par Mélanie, la vierge poursuit en patois :


"Vous ne comprenez pas, mes enfants ? Je m'en vais vous le dire autrement."

"Si la recolta se gasta nei rien qué per vous aoutres. Vous laiéou fa véire l'an passa per là truffà..."

"Si ava de bla, foou pas lou semena..." etc...

"Si vous avez du blé, il ne faut pas le semer. Tout ce que vous sèmerez, les bêtes le mangeront, et ce qui viendra tombera en poussière quand vous le battrez."

"Il viendra une grande famine. Avant que la famine vienne, les enfants au-dessous de sept ans prendront un tremblement et mourront entre les mains des personnes qui les tiendront. Les autres feront pénitence par la famine. Les noix deviendront vides, les raisins pourriront."


Puis alors qu'elle s'adresse à Maximin, Mélanie n'entend plus rien. C'est ensuite à Mélanie que Marie s'adresse sans que Maximin n'en capte le moindre mot.

Elle poursuit ensuite pour les deux :


"S'ils se convertissent, les pierres et les rochers deviendront des monceaux de blé et les pommes de terre seront ensemencées par les terres."

"Faites-vous bien votre prière, mes petits ?"

"Pas guère, Madame" répondent les deux enfants.

"Ah! mes petits, il faut bien la faire, soir et matin, ne diriez-vous qu'un Pater et un Ave Maria (un Notre père et un Je Vous salue Marie) quand vous ne pourrez pas mieux faire. Et quand vous pourrez mieux faire, dites-en davantage."

"L'été, il ne va que quelques femmes un peu âgées à la messe. Les autres travaillent le dimanche tout l'été. L'hiver, quand ils ne savent que faire, ils ne vont à la messe que pour se moquer de la religion. Le carême, ils vont à la boucherie, comme les chiens."

"N'avez-vous jamais vu du blé gâté, mes petits ?"

"Non, Madame" répondent-ils.


Alors elle s'adresse à Maximin :

"Mais toi, mon petit, tu dois bien en avoir vu, une fois, vers le Coin, avec ton papa. Le maître du champ dit à ton papa d'aller voir son blé gâté. Vous y êtes allés. Il prit deux, trois épis dans sa main, les frotta, et tout tomba en poussière. En vous en retournant quand vous n'étiez plus qu'à une demi-heure loin de Corps, ton papa te donna un morceau de pain en te disant : 'Tiens, mon petit, mange encore du pain cette année, que ne je sais pas qui va en manger l'an qui vient si le blé continue comme ça'."

Maximin répond :

"C'est bien vrai, Madame, je m'en souviens maintenant, tout à l'heure, je ne m'en souvenais pas".


Et la Belle Dame de conclure non en patois, mais en français :


"Eh bien, mes enfants, vous le ferez passer à tout mon peuple"


Après enquête et interrogatoires des jeunes bergers, l'apparition sera jugée "indubitable et certaine" par l'évêque de Grenoble en 1851. Le curé d'Ars qui avait rencontré deux fois Maximin en 1850 douta pourtant pendant plusieurs années avant d'y adhérer. Maximin dira ne jamais s'être démenti... qu'avait-il raconté au curé ? mystère...

Devant l'église du sanctuaire, il y a un chemin de croix, une fontaine, les statues marquants l'apparition, et le départ de chemins de randonnée en montagne. Dans l'église, il y a de beaux vitraux, et des peintures murales d'Arcabas, un artiste d'art sacré contemporain. A l'opposé de l'église, sur une colline, une grande croix a été dressée avec le marteau et la tenaille en symbole. Le panorama environnant y est agréable et le lieu très calme. C'est l'endroit idéal pour se ressourcer en retrouvant spiritualité, calme, sérénité et nature.


Ci-dessous, photos d'automne avec la vallée enveloppée par le brouillard.

Sanctuaire au-dessus du brouillard Vallée sous le brouillard

A noter aussi la statue de Sainte-Philomène près de l'entrée du site. Le socle de la statue indique "Ste-Philomène, inspiratrice du pélerinage national, 25ème anniversaire 1872-1897". Sainte-Philomène était la sainte que priait le curé d'Ars et à laquelle il attribuait plusieurs de ses miracles. On sait peu de chose sur sa vie. Elle est morte jeune (adolescente) et martyre sous les persécutions romaines, peut-être sous Dioclétien. Elle est représentée avec une ancre, qui était un symbole d'espérance et de fermeté dans la foi dans les premiers temps du christianisme.

Statue de Sainte-Philomène