Bourgogne

L'abbaye cistercienne de Fontenay a été fondée en 1118 sur des terrains marécageux. A l'origine, en 1098, les cisterciens représentaient un ordre d'une vingtaine de moines retirés au monastère de Cîteaux. Devant l'attitude des moines clunisiens qui avaient délaissés le travail et s'offraient de riches ornementations financées par de nombreux dons, les cisterciens, menés par Robert de Molesmes (un ancien clunisien), prônaient un retour de la vie monastique à la régle initiale de Saint-Benoît (prière, lectio divina, travail) avec une grande exigence morale et le plus grand dénuement. L'ordre a progressé avec l'arrivée de Saint-Bernard, abbé de Clairvaux.

Peu après la Révolution, le rachat de l'abbaye pour en faire une papeterie donne un sursis à ses bâtiments. Au début du XXè siècle, un banquier lyonnais rachète le domaine pour le restaurer. L'ensemble est classé à l'Unesco.

La visite nous entraîne dans l'église romane où il n'y a aucune décoration, si ce n'est les cistes des chapiteaux, le retable en pierre et le carrelage du choeur. On peut noter la présence d'une statue de la vierge à l'enfant mais qui n'appartient pas à la même période et a été amenée plus tard. Les moines se rendaient huit fois par jour à l'église pour assister aux offices.

Ci-dessous, le pigeonnier et l'entrée de l'église, à droite.

Le dortoir (non chauffé !) a accueilli jusqu'à 100 moines et 200 convers. Contrairement aux moines cisterciens qui prononçaient les trois voeux : pauvreté, obéïssance et chasteté, les convers n'en prononçaient qu'un : l'obéïssance. Dans l'église, les moines et convers étaient séparés par un jubé, aujourd'hui disparu. Le toit du dortoir a été construit par des charpentiers de la marine et sa charpente a la forme de la coque d'un navire renversé : cette architecture avait pour avantage de libérer de l'espace sous les combles.

Le cloître donne sur l'église, la salle capitulaire -lieu de réunion des moines- et la salle des moines (avec chauffoir attenant) qui servait de scriptorium -lieu où s'effectuaient les écritures des manuscrits-.

La calligraphie était soignée avec une écriture à la plume d'oie. La police utilisée était la caroline, écriture latine avec minuscule, qui était apparue sous Charlemagne (elle est plus facile à lire que le gothique et ressemble beaucoup à notre écriture d'aujourd'hui). Les enluminures étaient des décorations en couleurs ajoutées sur les pages des livres.

Ci-dessous, du cloître, vue sur le bâtiment du dortoir (au premier étage) situé au-dessus de la salle capitulaire.

A l'extérieur, un grand jardin servait à cultiver des plantes médicinales.

Un grand bâtiment abritait la forge, à droite sur la photo ci-dessous.

Il s'agissait sans doute de la première forge industrielle. Le minerai de fer était extrait des collines environnantes. L'énergie d'action des martinets (marteaux) était récupérée de la rivière Fontenay : il s'agissait donc d'énergie hydraulique.

De la boulangerie, il reste le grand four.

D'autres bâtiments ne sont pas ouverts à la visite dont l'infirmerie, l'enfermerie (prison ou lieu de sauvegarde des manuscrits ?), le pigeonnier et l'hôtellerie.